Les mains de ma mère

Les mains de ma mère étaient grandes, chaudes et douces.

Elles caressaient mes cheveux après le shampoing.

Elles me bordaient dans mon lit.

En traversant la rue, je sentais la chaleur de sa main en osmose avec la mienne.

Les mains de ma mère étaient grandes et agiles.

Elles faisaient tant de choses, rien que pour le plaisir de faire plaisir.

Ce sont elles qui préparaient les décorations de Noël, faisaient des décors en papier, des petites maisons en carton avec des meubles à l’échelle.

Elles créaient des tout petits jardins avec des abris pour les vers luisants.

C’était magique pour nous les enfants.

Les mains de ma mère étaient parfois rugueuses.

Elles savaient tout faire, ces mains : des bricolages, des tonnes de confitures, des gâteaux merveilleusement décorés.

Elles peignaient les bancs de jardin, elles s’agrippaient à l’échelle pour ramasser les cerises, elles réparaient les objets cassés, les prises défectueuses, les meubles disjoints.

Les mains de ma mère pétrissaient la pâte des brioches de Pâque, traditionnelle en Roumanie.

Quand ma mère sortait, elle se faisait la manucure. Elle trempait ses mains dans l’eau savonneuse d’une cuvette puis elle les massait avec une crème qui sentait bon. Elle se soignait les ongles et y mettaient du vernis rose pâle.

Quand tout était fini, elle mettait sa bague réservée aux grandes occasions.

Ma mère s’exprimaient avec ses mains pour accompagner sa verve.

À la fin de sa vie, elle disait :

« j’ai une tendresse pour mes mains, elles ont fait tant de choses. »

Janine Guilliermont, adhérente d’Art Dies depuis 2015

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