18Juin/23

Annonce des ateliers d’écriture 2023-2024

Ateliers possibles, pour la saison prochaine....

Certains de ces ateliers sont ponctuels, certains sont réguliers. Tous nos ateliers s'ouvrent s'ouvrent à partir de 8 participants.

ATELIERS REGULIERS (de 8 à 10 participants)
  1. "Ecrire des Fragments Autobiographiques" : 9 séances d'une demi-journée mensuelle d'octobre 2023 à juin 2024
  2. "Ecrire sa biographie" pour transmettre son récit de vie à des proches : 9 séances d'une demi-journée mensuelle d'octobre à juin 2024
  3. "Ecrire à partir des 5 sens", couplé avec de la méditation en pleine conscience : 9 séances d'une demi-journée mensuelle d'octobre 2023 à juin 2024

ATELIERS PONCTUELS (de 8 à 12 participants)

  1. "Ecrire son ikigaï" pour (re)trouver un sens à sa vie : 2 jours de stage consécutif ou pas en fonction des contraintes du groupe
  2. "Ecrire la magie du vin" à partir d'une dégustation : Atelier de 3 heures, de 18 à 21 h fin novembre/début décembre 2023
  3. "Ecrire son corps" au SPA de Charbonnière : 1 jour de stage à une date fixée avec le groupe des participants

Pour en savoir + 

  • Rendez-vous au forum des associations, au Centre de Loisirs et de Sport, à Ecully le 9 septembre 2023
  • Ou écrire à Danielle@artdies.fr

 

18Juin/23

« Une Mère Arnaquée » par Anne Tronel

Extrait du Recueil de Nouvelles « Métanoïa » écrit par Anne Tronel, adhérente d’Art Dies, et publiée en 2021

Une mère, c’est « chiant » parfois, ça vous colle aux basques, ça pleure alors que l’on aimerait l’entendre rire… Et puis, j’en conviens, c’est fait pour être solide – non pas comme les paquets de la poste sur lesquels il y a écrit « Fragile », que l’on balance au fond du camion, on n’en veut pas.
Nous, les mères, sommes des équilibristes : nous devons doser entre l’amour qui enchaîne et se déchaîne pour nos enfants, l’amour qui attache et attaque leur intégrité et l’amour confiant, déposé jour après jour dans leurs cœurs, déversé comme l’eau qui coule.

Je suis en formation « Initiation au détachement pour mère triste niveau 1, passage probatoire au niveau 2 ». Méthode pédagogique : la communication violente.

Aujourd’hui, à bientôt 60 ans, je ne me lasse pas de l’époque où ils étaient petits ; ce sont mes plus beaux souvenirs. J’aime me rouler dans la fange de la nostalgie, je m’y enfonce, je m’en délecte, je pleure devant les films de leur enfance, c’est bon et dégoûtant à la fois. Un vrai petit cochon.
J’ai quatre fils, que j’ai arrosés délicatement, sans penser que ce geste mènerait forcément à ma perte. Ils ont poussé, donné des bourgeons, fleurissent, sont pleins de vitalité et n’ont plus besoin de moi.
Mes enfants sont partis. C’est, paraît-il, la loi de la nature, le cycle de la vie, la preuve que l’on a fait du bon job ! Mais non ! Moi, je ne le veux pas ! Je veux qu’ils restent à mes côtés, tous en rang, et qu’ils fassent machine arrière ! On rentre au bercail dans le ventre de maman ! Et, comme cela, on peut recommencer l’histoire à zéro. Vous comprenez ?

Il paraît que cela ne marche pas comme ça.
Alors j’ai failli mourir, comme Chloé dans L’Écume des jours. À mon tour, je me suis flétrie, n’ayant plus de raisons de briller. Pour qui ? Pour quoi ? J’errais à l’intérieur de moi-même, tournais en rond, j’effeuillais mes pétales ; je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout. Ils ne m’aimaient plus du tout, à grands coups de ciseaux qui me poursuivaient la nuit dans mes cauchemars pour couper le cordon.

Pour faire face à cette dure réalité, il m’a fallu entamer cette formation qui vous fait revivre les pires moments de votre maternité.
J1 du premier niveau de la formation, le formateur me demande :
– Êtes-vous prête à affronter tous vos souvenirs ?
– Oui, je crois.
– Chère madame, vous souvenez-vous des nuits blanches que vous avez passées habillée en costume de zombie, téléguidée par leurs pleurs ?
– Oui, je me souviens très bien.
Il poursuit :
– Vous aviez le sentiment de vous noyer dans une mer de gestes répétitifs et incertains, dans des sables mouvants, dès le matin, un pas après l’autre. Vous vous enfonciez un peu plus chaque jour dans l’amour inopérant. Ils s’agrippaient à votre chemise de nuit, poussaient des petits cris d’animaux. Des vagues d’émotions vous envahissaient les unes après les autres et vous ne pouviez pas reprendre votre respiration. Seules la sieste ou la télévision vous sauvaient des eaux, du tsunami journalier. Et alors, chère madame, bien entendu, vous ne voudriez plus jamais revivre tout cela, n’est-ce pas ?
Eh bien, je me suis entendue lui répondre :
– Je veux bien recommencer. 

Je suis foutue, je n’arrive pas à me débarrasser de ma vie de mère envahie et envahissante.
J’ai écouté tous les conseils, consulté de nombreux psychologues, me suis endormie auprès de plusieurs hypnotiseurs. Il paraît que cela ne se fait pas, il est de bon ton de laisser ses enfants grandir, devenir des adultes responsables et heureux, qui feront à leur tour leur devoir de parents pour poursuivre un grand projet universel de reproduction et peupler cette terre d’adultes heureux et responsables.

Au secours ! Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de maternité ? La plus grande arnaque du siècle ! Je les ai nourris, j’ai essuyé leurs pleurs et leurs fesses pendant des années et hop ! à l’adolescence, ils vont rejoindre Cunégonde comme si de rien n’était ! Vous rendez-vous compte ? La blague ! C’est une blague ! J’ai couru, je les ai poursuivis de l’argent à la main, prête à acheter du temps partagé avec eux. Un voyage, une moto… revenez, je suis là ! C’est fini, il n’y a plus rien entre eux et moi. Une terre de désolation, Israël, la Palestine, le mur des Lamentations.
Patatras ! tout s’effondre.

J’ai compris, mauvaise formation, mauvais coach, j’abandonne, je repars de zéro.
Quelle méthode choisir pour guérir de cette maladie de mère désespérée ? Partir au bout du monde, visiter les îles Sanguinaires, aller voir les baleines en Alaska, le Machu Picchu, le Taj Mahal, les Sept Merveilles du monde ? Rien, absolument rien ne m’a jamais comblée comme eux l’on fait.
J’ai cherché longtemps. J’ai travaillé dans le social, me suis occupée d’autres cas beaucoup plus désespérés que moi. Rien n’y a fait.

Alors, j’ai pris ma plus belle plume pour coucher cette expérience transcendantale. Ainsi, je ne les quitte plus puisque je ne fais que parler d’eux dans mes livres. Me voilà écrivain sans grand succès. Je me sens beaucoup mieux, presque guérie.
Mon premier ouvrage est paru à compte d’auteur l’année dernière : Vos enfants sont partis ? Comment ne pas mourir en dix leçons. Bon, le titre n’était peut-être pas très accrocheur, je n’ai pas eu beaucoup de lecteurs. Le deuxième ouvrage est en préparation : Y a-t-il une vie après le départ de vos enfants ? C’est mieux, non ? Voilà, cher éditeur. Merci d’avoir lu l’introduction.

27Nov/22

Atelier d’écriture de fragments autobiographiques, en ligne : à partir de Christian Bobin

Christian Bobin est parti, vendredi 25 novembre, rejoindre les étoiles à tout jamais....

Depuis 2019, tous les ans, notre coach littéraire, Danielle Birkeninvite un auteur célèbre à venir inspirer les propositions d'écriture qu'elle conçoit pour stimuler la créativité littéraire de nos adhérents.

  • La première année, nous sommes partis de Marcel Proust : pendant ses vacances d'été à Evian, notre coach littéraire avait assisté, au Palais Lumière, à une conférence de Jean-Michel Henny, essayiste et philosophe, auteur de Marcel Proust à Évian.
  • La seconde d'Antoine de Saint-Exupéry dont nous célébrions le 100ème anniversaire de la naissance, à Lyon.
  • Cette année, ce sont les adhérents des groupes d'écriture qui, à l'unanimité, ont choisi d'écrire à partir de Christian Bobin. Nous étions loin d'imaginer que le parrain de notre année tirerait sa révérence dans le silence et la discrétion, à l'image de son être profond.

L'atelier d'écriture de fragments autobiographiques à partir de textes de Christian Bobin a rencontré un tel succès que nous avons dû dédoubler le groupe.

Avant d'apprendre la triste nouvelle de son décès, nous avions décidé d'en lancer une version digitale :

  • Vous recevez, par mail, le premier lundi de chaque mois, 2 propositions d'écriture qui vont faire ressurgir des souvenirs que vous avez envie d'écrire....
  • Vous avez une vingtaine de jours pour répondre à ces propositions en écrivant des textes courts... 3 feuillets maximum.
  • La dernière semaine du mois, le groupe se réunit en visio-conférence pour partager ses textes et bénéficier des retours, toujours positifs, de l'animatrice de l'atelier.

Tout au long de l'année, vous écrirez une vingtaine de fragments à partir d'extraits de ses différents livres : Une petite Robe de Fête, le Très- Bas, La Part Manquante, l'inespérée, Pierre, le Huitième Jour, Ressusciter…. Imprégné par son univers artistique, vous inviterez vos souvenirs en vous inspirant de sa poétique et de son style pour mieux trouver votre propre style littéraire.

L'humble poète est mort.

En inscrivant l'écriture de nos récits de vie dans le souffle de son inspiration, nous continuons, en quelque sorte, son oeuvre, le rendant fécond au delà de sa propre créativité.

En l'invitant dans notre créativité, nous nous laissons toucher par la grâce de son style simple et lumineux, sobre et spirituel à la fois.

Hommage à Christian Bobin... Merci pour votre vie, Monsieur, au service d'une littérature accessible aux plus humbles d'entre nous.

Démarrage de l'atelier en ligne, le 2 décembre 2022...

Pour plus de détails, n'hésitez pas à écrire à Danielle Birken

Vous avez aussi la possibilité de faire une première séance d'essai, en suivant le lien vers la séance d’essai : atelier mensuel ponctuel

29Juil/22

Ateliers d’écriture à ECULLY – Saison 2023/2024

Les années « covid » n’ont pas eu raison de nos activités créatives….. Le miracle de la solidarité nous a permis de relancer, de 2021 à 2023, nos ateliers d’écriture de souvenirs au Centre Culturel d’Ecully.

L’année dernière, nos adhérents du groupe « écrire ses souvenirs sous forme de fragments autobiographiques » ont apprécié nos propositions d’écriture à partir de textes de Christian Bobin.

De leur côté, nos adhérents du groupe « chantier personnel d’écriture » ont avancé dans l’écriture de leurs mémoires ou de leur auto fiction. Certains ont même eu la chance de finaliser leur livre qui est, désormais, en cours d’édition chez Art Dies.

A partir d’octobre  2023, nous poursuivons donc nos animations au Centre Culturel d’Ecully – 21, avenue Aynard 69130.

Pour en Savoir +

Chez Art Dies, il n’y a pas que les écrivains qui écrivent !

Après la période estivale, nous vous donnons donc rendez-vous pour nos 2 grands classiques.

L’atelier d’écriture de souvenirs sous forme de « fragments autobiographiques »

Les années précédentes, nous avions écrit à partir de textes de Proust, puis de Saint-Exupéry, puis de Bobin. Cette année, c’est l’oeuvre d’Amélie Nothomb qui servira de point de départ à l’inspiration de nos propositions d’écriture.

Les lundis, de 14.00 à 17.00

En 2023 : 02/10, 06/11, 04/12 – En 2024 : 08/01, 05/02, 11/03, 08/04, 13/05, 10/06

Cet atelier permet d’écrire, de façon ludique et créative, des fragments de souvenir sans avoir un projet particulier de livre à transmettre à ses proches. Juste pour le plaisir de déposer, sur le papier, une trace de vie, récit de son histoire unique et singulière…

L’atelier « Chantier Personnel d’Ecriture »

Cet atelier s’adresse plus à des personnes qui ont un projet personnel d’écriture d’une autobiographie ou d’une auto-fiction à transmettre à leurs enfants, petits ou arrière-petits enfants. Il peut mener jusqu’à l’auto-édition d’un véritable livre, avec l’aide d’Art Dies. (voir tous les livres auto-édités)

Les lundis, de 14.00 à 17.00

En 2023 : 09/10, 13/11, 11/12 – En 2024 : 15/01, 12/02, 18/03, 29/04, 27/05, 17/06

Pour m'inscrire, en présentiel

Comme en témoignent nos adhérents, les ateliers d’Art Dies se veulent conviviaux. Nos adhérents cheminent, dans le respect de leur sensibilité et de leur différence. Le but est de former un groupe où chacun puisse s’exprimer en toute sécurité, protégé par des règles claires.

Parfois, l’un ou l’autre, s’il en a envie, ouvre sa maison ou son jardin pour un atelier hors les murs avec un repas partagé.

28Juil/22

Slam souvenir…

Ecrit par notre doyenne

Janine, 90 ans

« Elle est en vie, a des envies, a des amis.

Les labos où on pense trop c’est pas son lot

Plutôt l’bistro pour l’apéro, plus rigolo, plus rococo.

La jeunesse son ivresse, la vieillesse sa faiblesse

Elle fuit le stress dans la tendresse

Avec adresse dans la détresse elle se redresse

L’obscurité l’adversité c’est pas sa tasse de thé

Gaité spontanéité voilà le frais

Beauté sérénité clarté voilà le vrai

Les tensions une obsession y a pas d’raison

Galons décorations ça c’est pas bon

Allons dansons c’est la saison

Plutôt rire que mourir

Vivre que survivre

Le chat qui rôde d’une chiquenaude fait sa maraude 

La pie crie les merles déferlent la mésange s’arrange

Pour nicher sans tricher dans le bûcher 

Finis les pleurs vivent les fleurs. »

15Mai/22

Participation au festival du printemps


C’était le 14 mai au parc du Vivier, à Ecully, sous un soleil splendide.

 

 


Notre « public relation », Annie, était là… petite abeille autour de notre tente !


Pour me permettre d’animer un mini atelier d’écriture de détournement de conte, en famille !
Nous avions choisi un conte tchèque, célébrant le printemps et la naissance du muguet. 

29Avr/22

Participation à la journée de l’eau, en mars 2022


Lors de notre atelier d’écriture parent/enfants

La Fille des Eaux, conte malgache revisité par Myriam, Cassandra (15 ans) & Pablo (3 ans)

Dans un village de Madagascar, il y avait, un homme pauvre, si pauvre qu’il n’avait même pas de quoi se vêtir; ce malheureux, abandonné par ses parents, se nourrissait exclusivement de poissons.

Un jour qu’il était à pêcher au bord de l’eau, son hameçon s’attacha à quelque chose de lourd. Il fut obligé de tirer très fort sur la ligne et à la fin, il fit sortir de l’eau d’abord une chevelure de femme, puis la tête, le buste et le corps tout entier d’une jeune fille.

Le pêcheur fut très effrayé, mais l’être mystérieux le rassura :

Je suis sortie des eaux, dit-elle, pour être ta femme. Voici mes conditions. Je m’appelle Razazavavindrano ce qui veut dire, la Fille-des-eaux, et tu viendras au fond de l’eau avec moi mais tu ne diras à personne d’où tu viens sinon je ne pourrai plus être ta femme, ni toi mon mari et tu devras retourner d’où tu viens. 

Au fond du lac, tout le monde fut stupéfait de la beauté de cet homme. Tous voulurent savoir où la fille des eaux avait pu le rencontrer. Mais eux, refusaient de dire quoique ce soit. Et l’homme habita dans le palais familial.

Le couple avait un troupeau d’hippocampes dans un enclos. Et cela leur rapportait beaucoup d’argent. Puis, au bout d’un an de vie ensemble, ils eurent un fils.

Devant tous ces bonheurs, les parents et la jeune soeur de la fille des eaux devinrent jaloux. Ils se mirent d’accord pour faire avouer, par tous les moyens d’où venait cet étrange mari et un si joli petit garçon. En vain. Alors ils s’en prirent au mari.

Un jour que l’homme allait chercher des algues au fond du lac, les parents et la soeur le surprirent et le menacèrent. Le pauvre homme, apeuré, finit par avouer qu’il venait du dehors du lac.

De retour à la maison, la fille des eaux dit à son mari :
Je t’avais prévenu, puisque tu as révélé d’où tu viens, tu vas retourner d’où tu viens.

Lui, fondit en larmes, il la supplia de pouvoir rester mais elle resta inflexible.
Elle consentit cependant à lui laisser leur fils et à les laisser demeurer, un jour de plus, dans le palais.

Le soir venu, elle lui dit :
puisque tu pars et que je te laisse notre enfant, je vais te faire devenir très riche.

Et elle lui donna toutes les perles de son palais.

A midi, elle dit à son mari : c’est le moment, prend notre fils et suis moi. Elle les conduisit tous les deux jusque’à l’endroit où ils s’étaient rencontré, son mari et elle.
prends soin de notre enfant. Quand vous voudrez me voir, amène-le ici au bord du lac. Et moi, quand j’aurai envie de le voir, je viendrai, une fois la nuit tombée, dans votre maison.

Et elle plongea dans les eaux.

La Fille des Eaux, conte malgache revisité par Virginie & Soline (14 ans)

Dans un village de Madagascar, il y avait, un homme pauvre, si pauvre qu’il n’avait même pas de quoi se vêtir; ce malheureux, abandonné par ses parents, se nourrissait exclusivement de poissons.

Un jour qu’il était à pêcher au bord de l’eau, son hameçon s’attacha à quelque chose de lourd. Il fut obligé de tirer très fort sur la ligne et à la fin, il fit sortir de l’eau d’abord une chevelure de femme, puis la tête, le buste et le corps tout entier d’une jeune fille.

Le pêcheur fut très effrayé, mais l’être mystérieux le rassura :
Je suis sortie des eaux, dit-elle, pour être ta femme. Voici mes conditions. Je m’appelle Razazavavindrano ce qui veut dire, la Fille-des-eaux.

Au village tout le monde fut stupéfait de la beauté de la femme et voulut savoir où le pêcheur avait pu la trouver.Mais lui refusa de rien dire, et la Fille-des-eaux habita dans sa maison. Le petit ménage devint de plus en plus aisé. Un jour, dit-on, la Fille-des-eaux dit à son mari, va dans la forêt et abats de jeunes arbres pour faire un enclos à bœufs.

Quand la palissade fut près d’être terminée, la femme dit encore : Arrange la porte de façon à ce qu’elle soit tournée du côté de l’eau. Et cette nuit-là, vers minuit, on entendit des troupeaux de bœufs entrer dans l’enclos. Le lendemain, les habitants du village, étonnés, demandèrent au pêcheur d’où venaient ces bœufs, mais lui ne voulut rien dire. Le petit ménage devint très riche.

Au bout d’une année la fille des eau accoucha d’un fils. Mais les frères du pêcheur devinrent jaloux de lui, et, après s’être concertés ensemble, jurèrent de lui faire avouer d’où venaient une si belle femme, tant de richesses et un si beau petit garçon.

Un jour que le pêcheur allait chercher du bois dans la forêt, se frères le suivirent mais la fille des eaux les avait suivis aussi. Le pauvre homme allait couver le secret mais sa femme vint en renfort. Ses jambes se transfère en queue de poisson – c’était l’un de ses pouvoirs – et elle donnai aux frères des coups de queue. Les frères partirent en courant et ils n’osèrent pas raconter aux villageois leur mésaventures car elle les avait menacé de recommencer.

Ils eurent une fille absolument magnifique et ils vécurent très heureux.

29Avr/22

Elucubrations…

Rêver

* Vivre de rêves sans agir est très frustrant.

* Vivre pour ses rêves est très exigeant.

* Rêver sa vie est funambulesque sans le ressort de la motivation !

* Motiver sa vie par la quête du sens…grâce à ses rêves ?

* Donner du sens à nos choix répond surtout à nos rêves

* Rêve, Espérance sont amis souvent…

* Rêver pour fuir comme tout quitter…

* Rêver d’un mieux si tout quitter ?

* Dans chaque rêve il y a des désirs comme aussi des embuches !

* Le courage d’aller au bout de ses rêves s’accompagne de volonté.

Mireille LEDRU, adhérente d’Art Dies depuis 2018

18Juil/21

Les mains de ma mère

Les mains de ma mère étaient grandes, chaudes et douces.

Elles caressaient mes cheveux après le shampoing.

Elles me bordaient dans mon lit.

En traversant la rue, je sentais la chaleur de sa main en osmose avec la mienne.

Les mains de ma mère étaient grandes et agiles.

Elles faisaient tant de choses, rien que pour le plaisir de faire plaisir.

Ce sont elles qui préparaient les décorations de Noël, faisaient des décors en papier, des petites maisons en carton avec des meubles à l’échelle.

Elles créaient des tout petits jardins avec des abris pour les vers luisants.

C’était magique pour nous les enfants.

Les mains de ma mère étaient parfois rugueuses.

Elles savaient tout faire, ces mains : des bricolages, des tonnes de confitures, des gâteaux merveilleusement décorés.

Elles peignaient les bancs de jardin, elles s’agrippaient à l’échelle pour ramasser les cerises, elles réparaient les objets cassés, les prises défectueuses, les meubles disjoints.

Les mains de ma mère pétrissaient la pâte des brioches de Pâque, traditionnelle en Roumanie.

Quand ma mère sortait, elle se faisait la manucure. Elle trempait ses mains dans l’eau savonneuse d’une cuvette puis elle les massait avec une crème qui sentait bon. Elle se soignait les ongles et y mettaient du vernis rose pâle.

Quand tout était fini, elle mettait sa bague réservée aux grandes occasions.

Ma mère s’exprimaient avec ses mains pour accompagner sa verve.

À la fin de sa vie, elle disait :

« j’ai une tendresse pour mes mains, elles ont fait tant de choses. »

Janine Guilliermont, adhérente d’Art Dies depuis 2015

12Juin/21

Quand l’écriture tisse du lien social !

Dans le cadre du dispositif des dix mots de la langue française, édition 2020, des adhérentes de l’association ont écrit des textes, au côté de jeunes, élèves de troisième au collège Laurent Mourguet à Ecully. Une intervention inter-générationelle, rassemblant des anciens et des ados. Inter-culturelle aussi, réunissant des habitants du centre et des quartiers Pérollier-Sources. Le dispositif a été subventionné en partie par la ville. Merci à celles et ceux qui ont rendu possible cette réalisation : adhérentes, professeures, artistes peintres, fonctionnaires et élus de la ville.

L’exposition n’ayant pas eu lieu, en 2020, pour des raisons de confinement, nous en avons fait une vidéo à destination des jeunes du collège. Elle est en ligne sur le blog du collège : « 10 mots de la langue française 2020

Ballade

L’eau fluide coule d’une petite cascade. Elle est si transparente que l’on voit chaque détail qui se trouve au fond de la rivière : quelques cailloux, un peu de terre, des petits poissons et grenouilles.
Arrivée vers une mangrove, je détache ma chienne, Kira, qui court vers la cascade pour engloutir l’eau qui gicle sur les rochers. Près de moi, l’eau ruisselle ; quelques gouttelettes en tombant font « plouf », provocant des petites bulles faisant paraître l’eau, spitante.
Puis la rivière passe par une oasis qui se trouve non loin. Soudain, une ondée arrive et nous décidons de rentrer, vite.
Au loin, le paysage ressemble à une aquarelle.

Camila

 

Pique-nique en famille

Mon neveu et ma nièce ont du chocolat tout autour de la bouche après avoir englouti leur glace. Pour les débarbouiller, je dois trouver un point d’eau.
J’entends, au loin, le bruit d’un ruissellement ; je crois d’abord que c’est une oasis. Mais non, c’est une mangrove ; je découvre alors une rivière.
Heureuse d’avoir trouvé de l’eau, je les débarbouille. Une fois fini, je suis trempée, ils m’ont poussé dans l’eau. Le plouf s’est entendu de loin. Comme il fait très chaud, l’eau fraiche est fluide et agréable. Nous jouons pendant des heures.
Mais soudain, notre bonheur est interrompu par une ondée.
Voilà comment, mon aquarelle « cet après-midi au bord de l’eau » est née

Albina

 

Hammamet

Depuis la fenêtre, je vois les oiseaux rouges et blancs, aux couleurs de la Tunisie. Je les entends chantonner. La bouée toute rose de ma petite sœur flotte dans la piscine bleue.
Je sens l’odeur de viande du barbecue préparé par mon père ; tout à côté, ma mère coupe les petits légumes pour la « slata mechoui », salade de poivrons, tomates, oignons.
Mon frère se chamaille avec ma sœur, ma grand-mère malade prend ses médicaments qui la fatiguent.
Et moi, je me réveille, tout fatigué.
La fontaine coule avec facilité et harmonie… Je pense alors :
– Hum on va bien se régaler. Je vais engloutir tout le déjeuner.

Adam

 

Oasis

Assise sur la plage, le sable blanc recouvre mes jambes ; je suis face au coucher de soleil au-dessus de l’eau. Le doux bruit des vagues fluides vient m’apaiser. J’aperçois une mouette qui marche sur la plage.
Déterminée à ne pas revoir la source de ma tristesse, je décide de ne pas rentrer, préférant rester sous la pluie qui inonde mes vêtements.
Ne plus penser, libérer mes pensées, ne plus imaginer être dans ses bras….

Samara

 


Anamnèse

Sur la plage, les deux pieds dans le sable. A la tombée de la nuit, le vent soufflait à une telle vitesse, il était si puissant, que l’eau montait en vagues extraordinaires.
Au bord de l’eau, les châteaux de sable, tout fragiles, étaient ravagés par les vagues spittantes.

Junior

Aquarelle

Sur une plage abandonnée, je vois du sable blanc, très blanc avec un ciel étincelant…. Un bateau ancien, noir, échoué sur la plage et des objets éparpillés : un collier de perles cassé, une poupée brisée, une assiette ébréchée, une tasse en verre, transparente et de vieilles lunettes.
Une fée passe….

Karlène

 

Souvenir

La mer est claire, bleu azurin. Les vagues explosent et roulent sur le bord de la plage…
Assis sur le sable doré, j’admire le coucher orangé de soleil qui caresse la mer ; puis une grande vague engloutit le bateau.

Aissa

 

Fin de journée

Le soleil couchant illumine le ciel de couleurs jaune orangé qui se reflètent dans la mer. De grandes vagues roulent vers la plage ; le sable a l’air doux.
Des dauphins sautent et jouent avec l’eau, semblant vouloir attraper le soleil.
Puis, au loin, un bateau de pêche arrive et, plouf ! Il jette ses filets.

Fabion

 

Vacances au Grau du Roi

J’étais à la plage, en train de nager. Des mouettes volaient au-dessus de la mer. Il y avait de grandes vagues qui m’engloutirent, moi et les poissons.
Après avoir été avalé par les vagues, je me suis retrouvé sur la plage, allongé et blessé. J’entendais le bruit fluide de l’eau. C’était le coucher du soleil.
Tout d’un coup, plouf ! un caillou est tombé dans l’eau ; et je me suis réveillé, soudain, sous une ondée de pluie.

Ali

 

Magie à Perpignan

Je suis en vacances avec ma famille. La mer est bleu céleste.
Les vagues ruissèlent et ondulent poussées par le souffle du vent.
Et moi, je nage, sous l’eau, avec les poissons fluorescents.

Léo

 

Kirikou est petit, mais c’est mon ami

Kirikou était minuscule ; c’est pourquoi il a pu grimper sur le rocher et atteindre le trou menant à la source maudite. Il a découvert pourquoi la source était maudite, un animal vert, avec une longue trompe, buvant toute l’eau.
Il a tué l’animal.
D’un coup, l’eau a ruisselé, entrainant l’enfant Kirikou dans sa chute. Plouf ! Il est tombé dans la rivière qui l’a englouti. Il est mort.
Les habitant du village l’ont repéché ; ils étaient tout tristes et ils lui ont chanté sa musique :
– « Kirikou est petit, mais c’est mon ami ; Kirikou est petit, mais il est voyant »
Et là, la magie a opéré. Dans les bras de sa mère, Kirikou s’est éveillé.

Zohra

 

L’automne s’invite.

Le soleil blasé par la fin de l’été est contrarié par de gros nuages noirs. Ils colonisent goulument tout le ciel. Telle une aquarelle, l’horizon s’unit à cet océan déchaîné. Les premières ondées lâchent prise devant ce vent en colère. Les feuilles empourprées virevoltent comme une nuée de papillons. Derrière les vitres, la pluie ruisselle. Comme elles ont du chagrin, leurs larmes ne cessent de couler comme des fils sans fin.
Je dois consoler ces cœurs attristés et magnifier notre longère en une douce oasis. Plouf, la farine de froment, les œufs et le lait, le caramel au beurre salé’, la bolée de cidre. Puis la pâte, suffisamment fluide, va honorer l’invitation du beurre fondu. Bientôt prêtes, ces petites demoiselles en dentelles ?
Le feu crépite dans la cheminée, les flammes dansent et les enfants s’empressent d’engloutir ces symboles bretons car l’orage s’épuise. Vite cirés et bottes, l’océan nous appelle pour admirer le ressac, ce choc si violent des vagues qui se gonflent, s’enroulent avant de s’allonger sur le sable. La plage témoigne d’une météo qui part à vau l’eau ; elle ressemble à une mangrove avec ses bois flottés, ses algues entrelacées, ses galets lustrés, ses os de seiche, et ses plastiques échoués.
Devant ce désordre et avec son esprit spittant, mon petit-fils me demande :
– Manoue, comment la plage va se laver, elle est trop sale aujourd’hui ?

Annie Dallevet

 

Métamorphose d’un ruisseau.

Il pleut depuis plusieurs jours. Le jardin est gorgé d’eau, les arbres brillent sous la caresse de l’humidité. Snobs n’osons pas mettre les pieds dehors. Nous nous blottissons à l’intérieur, oasis chaleureuse autour de la cheminée. Le feu sautille sur la grosse bûche qui se consume. Par la fenêtre, on voit ruisseler l’eau le long des chemins pentes. C’est bien plus qu’une ondée.
Profitant d’une accalmie, enfin nous sortons, toute la famille, père, mère, enfants pour aller voir la cascade au fond du jardin : c’est l’attraction à chaque orage. Les sentiers ne sont plus qu’une boue qui déferle. Ils transportent un magma grisâtre, émettant un son sourd et inquiétant.
Nous imaginons déjà une forte chute d’eau spitante. D’habitude, il ne descend qu’un mince filet d’eau le long delà paroi. C’est le ruisseau des Planches qui traverse Ecully et passe par notre jardin. Chaussés de nos bottes et approchant de l’endroit fabuleux, nous dévalons les allées transformées en fleuve.
On entend le bouillonnement de l’eau qui tombe avec fureur. Il semble engloutir la végétation la réduisant à l’état de mangrove. Enfin arrivés, nous trouvons le paysage transformé. La cascade est à son maximum. Au pied de sa chute, c’est un lac ! On ne voit plus les galets qui nous sont familiers. Et quelle surprise ! On voit des truites ! Elles sautent et plouf retombent les unes après les autres. Des racines et des feuilles mortes flottent à vau-l’eau.

Janine Guilliermond

 

Mes premières vacances

J’aurais sûrement souhaité des pays plus lointains, plus exotiques pour mes premières vacances…. J’avais tout juste 11 ans mais, depuis l’âge de 5 ans, j’avais déjà beaucoup voyagé grâce à mes lectures. J’avais savouré des mots extraordinaires comme « mangroves » ces forêts de végétaux enchevêtrés fourmillant d’animaux inquiétants ou bien, « oasis », ce mot dont je me gargarisais de la fraicheur qu’il dégageait.
Mais le destin voulut que mes premières vacances se passent … à Beaulieu sur Dordogne.
J’avais été malade. Mes parents, ne partant pas en vacances, avaient accepté que je parte avec ma cousine Linette âgée de 18 ans dans ce petit village de Corrèze où mon oncle avait des connaissances. Mais il avait fallu que je jure à ma mère que je ne mettrai pas les pieds dans la rivière ou alors jusqu’à la cheville. Elle avait peur que je me noie.
Je garde un excellent souvenir de ces vacances, les cloches de l’église toute proche qui sonnait tous les quarts d’heure, même la nuit, nos repas dans un couvent où, seules jeunettes, nous nous faisions gâter.
Je me souviens surtout de nos après-midi au bord de la Dordogne, torture et bonheur à la fois. J’ai toujours aimé l’eau. Quel supplice de ne pouvoir qu’effleurer la rivière de mes orteils. Oh ! je la regardais couler, fluide et tranquille, je l’écoutais chanter, je jouais avec elle : je lançais, dans le courant, des bâtons qui, après avoir hésité, filaient à toute allure et, parfois se faisaient engloutir dans une cascadelle. Je recherchais des pierres plates et faisait mes premiers ricochets…. Mais je refusais catégoriquement toute ballade en barque, ou même de traverser une petite mare. Ma cousine enrageait. Tous ses projets allaient à vau l’eau. Elle pestait « il ne va quand même pas falloir attendre une ondée pour que tu acceptes d’être un peu mouillée ».
Nous nous étions liées d’amitié avec une bande de filles délurées à l’esprit spitant Elles étaient pleines de ressources. Nous faisions des jeux, des activités manuelles, de petits tableaux à l’aquarelle et même de vraies chaussures en raphia que nous tressions et cousions. Elles n’avaient peur de rien et se moquaient, bien sûr, de mon obéissance,
Le dernier jour, Linette ma cousine explosa « elle nous embête ta mère, allez on traverse ! » et j’ai craqué : ce n’était qu’un petit bras de la rivière, mais j’avais de l’eau… fraîche jusqu’aux cuisses. Mon pied glissa sur un galet vaseux et plouf dans l’eau ! Non je ne me suis pas noyée, je me suis seulement relevée ruisselante pour le plus grand plaisir de ma cousine.

Nicole Geleen

 

Verseau

C’est le jour du verseau, « celui qui verse l’eau ».
C’est justement d’actualité ; la pluie s’annonce, chic ! Je chausse mes bottes et enfile mon ciré. Allons voir, me dis-je, si les vagues me parlent. Le ciel est fade couvert de nuages nébuleux, quelques taches de bleu aquarellisent la voute céleste, comme des oasis d’espérance.
Rien ne manque, l’air vif et frais, l’ondée, le ressac d’une vague échevelée qui me déguise en éponge, me couvrant d’une mousse blanche. Les vagues s’engouffrent dans les rochers. L’eau ruissellent et inonde de petits bassins rocheux et sombres où vivent crustacés et coquillages cachés dans la mousse verte aux algues brunes. Tout ce petit monde fonctionne comme dans une mangrove.
L’humidité m’imprègne, le vent me refroidit et mes bottes font ploc-ploc à chaque pas… un fluide me glace le corps, il est temps de rentrer !

Michèle Pagès

 

L’appel de l’eau

J’entends l’appel de l’eau me fait entendre surtout celle qui flue et coule sous mes pas dans ce lit du Lignon. Cette petite rivière cherche à échapper à mon avance maladroite, bottée jusqu’aux dents, entre les pierres glissantes… à peine apparentes. Il a creusé son nid au fond des gorges où je m’aventure volontiers, canne à pêche et besace en bandoulière : j’y arpente les genêts et bruyères sauvages si odorantes après l’ondée.
Ce jour-là, c’est avec un guide de la fédération de pêche…car la truite Faro du coin ne s’attrape qu’avec une méthode, celle dite « à la mouche », art majeur des pêcheurs : terrible gageure… douleurs d’épaules et fierté assurées !
– « Hé là…votre geste pour le lancer doit être fluide et l’envol de votre ligne am plem ent déployé. Si vous voulez raser ces b ranches b asses, déposer votre appât précisément à leurs pieds, callez-vous en amont du courant, entre ces galets engloutis, sinon votre mouche fera « plouc ». Scruter du regard l’ondoiem ent des gob ages furtifs ; la truite ne doit pas vous savoir là. Si belles à choisir suivant la présence des éphémères du jour, la mouche en plumes si fines s’offrira à ses yeux en vrai festin …. Un peu comme le mirage d’une oasis ! »
J’en vois une, là, cachée dans cette sorte de mangrove, en bordure du rebond instable qui fait friser l’eau. Une autre plus vive, spitante, qu’à mon touché, raté, le fond avale tout cru ! Malignes, elles voient tout, partout, même mon ombre maladroite. La combattre avant que tout aille à vau l’eau ? Y arriverai-je ? Art incroyablement raffiné, le lancer patiemment répété, s’apprivoise comme la magie des couleurs d’aquarelle … Art qui ne pardonne rien !

Mireille Ledru