Le Haïbun, Compagnons de Voyage

A l’automne 2016, s’est tenu le premier atelier « Haïbun » d’Art Dies.

Quatre participants ont accepté de témoigner de leur expérience d’écriture d’un ‘’récit de voyage en prose poétique parsemée de haïkus’’

Le Haïbun, Haut en Couleur

Michèle est peintre, elle aime les images, les couleurs, et souvent lorsqu’elle parle de la vie, de sa vie, on imagine et on voit des tableaux.

« Lorsque l’atelier Haïbun s’est ouvert en octobre 2016, me dit-elle, j’ai été curieuse de le connaître, et j’y ai vu la possibilité de m’évader, dans un voyage : une évasion originale et poétique ».

Il y a quelques années, une nuit, elle s’est levée et a commencé à écrire… pour faire sortir ce qui est en elle. L’écriture a continué de dire ce qu’elle exprimait déjà en peignant. Comme une nécessité, et un apaisement.

« L’haïbun est un récit, continue-t-elle, avec sa part de vérité et de vécu. »

Les aspects figuratifs et expressifs des haïkus donnent une dimension de rêve et de poésie au récit : ils sont comme des images instantanées.

« Leur forme très courte m’oblige à choisir soigneusement les mots qui vont frapper. En racontant mes voyages, je dévoile des moments de ma vie et révèle aussi une partie de mon caractère peu connue, même par mes proches. Ce mode d’écriture me passionne, et je recommencerai avec joie cette année. »

Le Haïbun Témoin

« Ce voyage au Pérou m’a beaucoup marquée et j’ai été heureuse de le revivre en l’écrivant. L’haïbun est percutant, et donne une autre dimension tant au voyage qu’à l’histoire ».

Marie-Françoise va droit au but de notre entretien. Elle écrit irrégulièrement, mue dans l’écriture comme dans sa vie par l’envie de trouver un fil rouge, de comprendre ce qui la conduit et donne du sens.

« Mes pensées s’éparpillent, et la forme du haïbun m’a obligée à les structurer et à préciser avec netteté la réalité, déformée par les souvenirs et les faits marquants qui en ressortent. J’ai posé dans ce récit quelque chose de moi. Et ce mode d’écriture m’a aussi fait faire un chemin sur moi. »

A travers ce que Marie-Françoise explique, on comprend qu’écrire un haïbun demande du temps et offre de mûrir ces fragments de vie vécus en voyages, ainsi que notre regard sur eux…

Le Haïbun en Binôme

Quant à Michelle, elle aime écrire, apprendre et découvrir. Elle ne connaissait pas les haïbuns et sa curiosité fut attisée. Elle commente sa participation à l’atelier 2016 avec franchise sur ses aspects plaisants et ceux plus ‘délicats’ :

« Ce fut une bonne expérience, assez difficile, non pour les haïkus – car j’ai une plume poétique et humoristique plutôt directe et cela m’est facile, mais pour le travail de recherche de souvenirs et détails très anciens, et les corrections nécessaires pour finaliser un texte agréable. J’ai surtout voyagé quand j’étais jeune, et mes voyages à l’étranger – notamment celui en Egypte le long du Nil avec ses paysages changeants, m’inspirent le plus. Le fait de travailler en binôme est très intéressant et permet une réelle entraide ».

Le Haïbun pour partager

Le dernier entretien est avec le doyen du groupe, Yves, qui fêtera ses 90 ans en décembre.

« Je suis passionné par les mots, plus importants pour moi que les phrases. Ils disent l’histoire, la géographie, la culture, les origines et ils offrent en prime de nous amuser avec leurs jeux de mots ! ».

Yves, professeur et passionné de géographie, ce thème du récit de voyage l’a naturellement attiré. Il a voyagé dans le monde entier et au-delà des réflexes de son ancien métier, il aime raconter les anecdotes de ses voyages, comme celui qu’il a fait au Brésil avec son épouse et a choisi de raconter.

Son métier de professeur dans un contexte international l’a obligé à une clarté et logique dans l’écriture : les haïkus rejoignent ce côté synthétique qu’il utilisait en cours.

« Mais j’ai envie aussi d’apprendre à écrire en sortant du mode ‘enseignement et prises de notes’, affirme-t-il avec conviction. Et j’aime les partages dans l’atelier où l’on reçoit autant que l’on donne. »

Le haïbun lui donne la possibilité de conter à travers les aventures de son voyage les réactions des personnes selon leur origine et leur histoire, avec les jeux de pouvoirs et d’argent que l’on retrouve partout et en tous temps. Et Yves est à la fois étonné et attentif à l’attachement des gens aux détails piquants d’un voyage et à ses rencontres inopinées.

Propos recueillis par Domitille Tricou, adhérente d’Art Dies pendant 5 ans

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